La maison de Sofja

Apres avoir tangués, l'un contre l'autre, echangeant mille baisers, me voilà assis dans un fauteuil confortable, Sofja en amazone sur mes genoux.
Quelques minutes de bonheur volées à l'incertitude de la vie.

Sofja venait de me demander un service, mais de quel service avait elle besoin ? Je reflechis à toute vitesse...

Voyons, ranger la table, faire la vaisselle, passer le balai, un truc menager pour tout nettoyer dans la maison...quand meme !!! pas ca ? moi qui ai du mal à le faire correctement chez moi.
...
ou alors ! Sofja venait de prendre mon visage à deux mains...

"Oui je sais que je ne suis pas tres presentable dans cet etat, la barbe qui pique, les cheveux hirsutes, avec une odeur d'homme des bois, suite aux evenements de cette nuit !!! Vous voudriez que je prenne un bain peut etre ? Que je sois un peu plus soigné ?"

Avant que Sofja ne réponde, j'avais imaginé encore autre chose mais que je ne pouvais pas dire. Je voyais ses joues toutes rouges, sa robe serrée sur sa poitrine, et je me voyais deja desserrant l'etau de son corsage, sur sa demande, denouant les lacets dans son dos. Ah si seulement j'avais raison.

"Un service, vous disiez ? lequel, ma Belle, que je vous le rende ."

Oui, je comprends bien la situation, et votre question ne m'etonne qu'à moitié.
En tant que gentleman, je ne devrais pas rester avec vous, mais le plus urgent c'est de vous proteger, de vous rassurer, donc je vais briser les bonnes manieres, m'assoir dessus et donc me voilà votre garde du corps pour la nuit...Il y a un debut à tout.
Comme je ne comptais pas rester chez moi non plus pour la nuit...ca tombe bien, j'aurais du sinon dormir dans une taverne sous une barrique...vidée.

Que de pretextes pour passer quelques heures seul avec Sofja ! Je m'etais justifié avec de solides arguments...Les seuls reels en verité etaient ses beaux yeux bleus qui me regardaient avec amour, m'implorant de rester.

Je veillerai sur vous, je ne vous lacherai pas une seconde, personne ne pourra s'immiscer entre nos deux corps. Enfin...il faudra bien dormir...tot ou tard...et votre lit semble fait pour une personne. Je me propose de rapprocher ce fauteuil à bascule entre votre couche et la porte d'entrée.
Je resterai à distance raisonnable de vous, sauf si vous faites un mauvais reve où je me devrai de vous consoler.

Et de penser tout autre chose bien moins avouable en realité. J'avais encore le controle de mes mains. Supplice de tantale.

Je jouerai votre majordome si vous avez besoin. N'abusez pas quand même. Que souhaitez vous faire à l'instant ? Me prodiguer mille et mille baisers soyeux que je saurai vous rendre, ou que je vous masse vos epaules nouées, ou que je vous lave les pieds pour vous detendre, ou voulez-vous endormir dans mes bras , ou que sais je encore ?

Tout en cachant le feu qui faisait bouillir interieurement mon sang, j'attendis que ma Belle à Croquer décidât.

Je ne pus m'empecher de retenir une quinte de toux quand j'entendis certains mots prononcés par Sofja.
La chaise pour bloquer la porte, c'etait d'une evidence intelligente. Ma 'Pattes de grenouille' avait totalement raison.
Ne restaient donc que le banc, bien dur, et le sol tout autant pour m'assoupir.
Et voilà t'y pas que Sofja me parle de son lit !!! Il y a de quoi s'etouffer de surprise et de joie à la fois.

Tapez ...moi...dans ...le ...dos, j'ai du ...avaler...une ...mouche.
J'avais des larmes aux yeux à tousser de la sorte, n'y croyant pas, n'arrivant pas non plus à reprendre mon souffle.

Je vous demande pardon, je n'ai pas bien entendu ? Vous me proposiez de dormir près de vous ? Toute, toute la nuit ?

Je ne sais pas si Sofja se rendait compte de la portée de ses propos, demandant à un homme sain de corps et presque d'esprit, de passer une nuit entiere aupres d'elle comme un abbé aupres d'une abbesse. De quoi rendre fou l'abbé. Il y avait il un certain machiavelisme derriere tout cela, une épreuve peut etre? N'etant point enclin à la chasteté, mais l'ayant pratiqué à mes depends depuis pas mal de temps, ca ressemblait aux treiziemes travaux d'hercule.

Je sais que je peux avoir confiance en moi, et rester sage, mais j'ai peur que votre jeunesse fougueuse vous tente et que vous vous jetiez sur moi en pleine nuit comme sur une proie. Et je ne pourrai resister de peur de vous faire mal.
J'arrive tres bien à me controler (quel menteur!), et vous massez vos epaules endolories ou vous baigner les pieds dans l'immediat me serait agreable si telle est votre volonté.

Je m'adressai aussitot au Seigneur pour lui demander clemence et bienveillance pour ne pas que je devienne le loup dans la bergerie. amen.

Sofja venait de se lever pour rajouter du bois au feu. Je pris la chaise par le dossier, l'emmenant jusqu'à la porte, pour en coincer la poignée. Sofja laissait le feu renaissant envahir ses mains, ses bras, son corps.
Je m'approchai d'elle et de sa douche chaleur. J'etais juste derriere elle à présent, je pouvais respirer son parfum, et ses cheveux delicats frolaient mon visage. J'enserrai mes bras autour de sa taille. J'etais heureux à cet instant.
Un baiser sur sa nuque, des frissons par milliers le long de mon échine. Les deux mains posées à present sur son ventre, je ne pus m'empecher de lui dire:
"Heureux l'homme qui pourra voir s'arrondir ce ventre fécond, fruit d'un amour intense".

Ma main droite frola l'etoffe de sa robe et se posa sur son coeur.

"Je sens votre coeur qui galope, fougueux, insouciant, troublé. Que ne donnerais-je pour l'entendre chaque jour battre à l'unison du mien"

Je ne m'etais même pas apercu que ma paume touchait sa poitrine.

"Il y a des emotions que nul mot ne traduit. Et je ne suis pas grand orateur en ce domaine. Cependant sachez qu'un grand feu s'est emparé de moi, ranimant un volcan eteint depuis bien des années. Et je me consûme de passion pour vous, Damoiselle."

"A vrai dire, je me moque de tout ce qu'il y autour, il n'y a que nous deux et l'instant présent. En temps ordinaire, j'aime à croire que j'eusse garder mes distances...mais vous le savez bien malgré votre jeune age...le temps est assassin, et nul ne sait ce que demain sera.
Permettez moi alors de vous voler quelques minutes de bonheur."

"Oui, j'ai le désir de partager votre nuit, tout contre vous...et arriva ce que nous deciderons dans le clair obscur de cette alcôve."

Nous echangeames un baiser langoureux et profond, qui se prolongeait en regards complices.

Mes mains à présent sur ses hanches, je soulevai d'un cheveu le tissu de sa robe :

"Voulez vous que je vous aidâs à vous changer pour la nuit ?"

Je buvais du petit lait. Avoir Sofja dans ses bras, et entendre de tels mots d'amours !!! Qui ne fonderait pas de bonheur à de tels propos.
Se sentir aimé en retour, voir toutes ses esperances trouver un echo.
Et dire que quelques mois plus tot, tout avait dependu d'un seul choix, sauter ou pas dans l'eau du lac pour rejoindre Sofja.
Une idée deraisonnable : elle, demoiselle toute fraiche, toute belle, promise à un bel avenir, moi, l'ours mal léché, cabossé par la vie qui ne m'avait laissé qu'un coeur gelé. L'improbable rencontre. Le souvenir d'une premiere ronde de nuit à suivre cette jeune inconnue en tête de lance. Etrange attirance latente, que j'avais refoulée par raison. Que j'avais cru contenir.
Et puis, chaque jour, ce besoin, et ce desir, et cette envie plus forts que la veille.

"Je vous ferais bien repeter mille fois tous les mots que vous venez de prononcer . Si vous saviez comme ils resonnent en moi
comme un carillon enchanteur. Entendre tout votre amour, le ressentir dans vos bras, le gouter sur vos levres...ah je remercie le tres-haut
de m'accorder tant de felicité, moi qui me croyais oublié, voire maudit".
"Mais il est temps que je vous aide à quitter cette robe pour votre tenue de nuit.".

Sofja se tourna, basculant d'une main ses cheveux sur epaule pour degager son dos et me donner tout loisir pour delacer sa robe.
Mais plus je defaisais ces lacets, plus le tissu s'ouvrait sur son dos nu, plus mon estomac se nouait à la vue de sa peau blanche et fine.
Je ne sais pas si Sofja utilisait sciemment tout son charme pour me troubler ou si elle s'abandonnait à la confiance qu'elle me portait.
J'essayais de me concentrer sur les lacets, oui, les lacets... oui tu ne vois rien d'autre, ne regarde pas sa peau, juste les lacets à desserer,
c'est pas bien compliqué...doucement.
Oh la la, qu'allais-je encore trouvé plus bas. Non. Pas y penser. Respire bien. Penses à un truc, une corvée pour te calmer.
Sois professionnel et delicat...dans l'immediat.
Me voilà defeuillant lentement Sofja, comme dans mes reves recents, petale apres petale, rose rouge incandescente. Et ce feu qui me devorait les joues.Et pourtant la cheminée ronronnait à peine. A n'y plus rien comprendre.
Je ne me souviens plus tres bien ce que je dis à ce moment, les mots se melangeant...surement une phrase idiote du genre..
"Combien vais je trouver de jupons, de fanfreluches, ou de doublures ... Où je m'arrete, que gardez vous ?"

J'attendais, benet, idiot du village, pas habitué à deshabiller une si jolie fille, qu'elle me repondit.
Avec l'envie secrete qu'elle me dise : "Oh, mon tendre, je ne garderai que mon parfum sur moi, et je me draperai de vos bras".

Je vis disparaitre Sofja, du moins son dos nu, derriere un paravent à mon grand regret. Elle venait de me laisser une chemise à ma taille, et m'invitait donc à l'endosser pour quitter les habits du jour. Tres attentive à mon bien être, elle désigna un linge pres de l'evier, si j'avais besoin de me debarbouiller un peu. Mais je me voyais mal le faire en public, enfin devant Sofja si elle sortait de derriere son paravent.
Je me souvins de ce tonneau, dehors, qui recoltait la pluie...pluie fine tombant lentement sur le toit. Je poussai la chaise qui coincait la porte, et me dirigeai vers ce tonneau rempli d'eau, non sans observer les alentours. J'avais oté mes vetements en un clin d'oeil, et habillé comme au premier jour de ma vie, je me depechai de m'asperger rapidement, frottant ma peau avec le savon qui etait posé sur le linge, faisant tomber au passage un petit sachet qui sentait bon la lavande.
Il faisait sombre, et personne n'a du m'apercevoir, et quand bien meme quelle importance. L'eau etait froide, vraiment froide, de là à calmer bien des ardeurs genantes. J'avais fait ma toilette de chat, j'enfilai prestement la chemise que Sofja m'avait confiée, pressé de rentrer au chaud.
Je refermai la porte, la bloquant à nouveau avec la chaise, cherchant du regard, ma belle Sofja dans ses nouveaux atours.
Me voilà frais comme un gardon...la chemise me va comme un gant...votre linge sent drolement bon...pas comme chez moi , ... Vous etes où ? ...
Je m'avancai vers le feu pour secher ses pieds encore humides.
Avec une certaine impatience...et cette envie d'etre aupres d'elle toute une nuit, premiere nuit ensemble, tout contre, memorable par definition.
Je l'imaginais dans sa belle robe de nuit, si finement cousue, immaculée comme une jeune vestale, mettant ses formes en valeur, devoilant sa peau fraiche..et sa...............Respire, mon Bosk, une nouvelle fois tranquillement...oui...comme cela...Pense avec ton coeur...même s'il ne t'appartient plus tout à fait.

Les yeux fixés sur mes pieds mouillés, les orteils à s'agiter pour se rechauffer aux flammes de la cheminée, j'entendis cette douce voix qui me repondit. Ah bien evidemment, face à Sofja qui se tenait toute droite dans sa belle robe de nuit virginale, j'avais un peu l'air ridicule dans cette chemise qui m'arrivait à mi cuisse (et dieu merci). Sofja etait tout simplement splendide, comme ces personnes à qui tout va avec elegance et simplicité. Je la regardais de la tete aux pieds, j'avais du mal à cacher mon enthousiasme, elle semblait sortie tout droit de ces contes de fées où des princesses en habits magnifiques vous apparaissent comme pas enchantement et vous transportent de felicité.

"Décidement, vous etes delicieusement vetue à chaque fois que je vous vois. Ce vetement vous met grandement en valeur, si tant est qu'il en fut besoin. Mes pupilles vous remercient. Ah, vraiment c'est un ravissement pour mes sens".

"Comme vous avez pu le constater, je me suis absenté pour prendre le frais, j'en avais besoin, car j'avais fort chaud dans votre maison. J'ai fait un peu trempette du museau, histoire de me rafraichir. J'ai ensuite utisé votre chemise, mais evitez de me demander de lever les bras au ciel, car je suis comme un ecossais en kilt. J'avoue que je sens les courants d'air...sur mes pieds humides, c'est pourquoi je suis venu pres de l'âtre en vous attendant."

"J'ai poussé une brique voilà quelques secondes dans les cendres. Avec un linge elle devrait servir de bouillotte si vous voulez. La nuit sera fraiche."
"Et voilà que je sens quelques frissons à l'instant...venez plus près..à la lumiere...N'avez vous point froid, les epaules denudées ?

J'avais envie de la prendre dans mes bras, car il me semblait voir quelques chairs de poules sur sa peau de porcelaine.

"Je parle toujours un peu trop, vous souhaitiez peut-etre vous coucher sous les draps à cette heure tardive ? Et moi qui vous retiens."

Sofja rayonnait tout simplement, son sourire etait plus lumineux que la bougie posée sur la table, ses yeux plus petillants que le feu dans la cheminée. Je croyais meme apercevoir de petites flammes qui dansaient dans ses prunelles, ou etait-ce simplement un reflet. Celui de son bonheur.
Et toutes ses ombres projetées par le feu, jouaient avec sa robe, tantot dissimulant une epaule, ou tantot revelant l'echancrure de son cou. J'avais du mal à rester concentré car sous cette robe je devinais brievement des courbes tres feminines qui modelaient le tissu, puis qui disparaissaient dans la seconde suivante, cachées par l'obscurite.
Tout pres d'elle, j'avais le coeur qui sortait de ma poitrine, et ses quelques mots ..."Cela vous tente ?" resonnaient encore comme les clés du jardin des Hesperides.

"Comment vous resiter, je me suis posé la question des milliers de fois, et j'ai l'impression qu'une fois de plus je n'aurai pas la solution ce soir."

"Laissez moi une petite seconde.."

Je me retournai vers le feu, et otai la briquette que j'avais posée sur les cendres.

"Cette brique que j'avais chauffé pour servir de bouillotte sera inutile. Vous me mettez en un tel emoi que je me transforme en bouillotte humaine, et j'ai le couvercle qui fume un peu".

"Menez moi à present dans vos draps et rechauffez-vous à moi."

"Je ne sais pas si j'arriverai à dormir, j'ai tant l'envie de vous contempler, de vous embrasser, de vous decouvrir...d'explorer des chemins ensemble main dans la main, coeur à coeur, sans rien vous cacher "

Sofja n'avait pas eu le temps de répondre, qu'une de mes mauvaises pensées venait de me traverser l'esprit. Toujours la meme, la crainte de la perdre un jour. Que des evenements nous séparent, et qu'elle ne revienne pas.

https://www.youtube.com/watch?v=JQkMSj2gfc8&feature=related].

Je balayai cette pensée sur le champ, j'avais mieux à faire.
Vivre le présent

Sofja etait deliceusement tendre, et ces derniers mots coulaient en moi comme un doux miel qui nappait mon coeur. Que ne pouvais je demander de plus ! J'oubliais tout, tout ce qui pouvait se passer autour. Le monde n'existait plus que dans les yeux de ma Belle. Le monde s'arretait à l'espace qui nous separait à peine sur ce petit lit.
Suspendre le temps, vieux reve fou de plus d'un, en ces moments benis.
Rester à vivre dans cet oasis de bonheur. Rompre la monotonie de l'existence, balayer les affres de la vie. Survivre le reste du temps, à guetter cette petite fenetre qui s'ouvre sur ces instants magiques. Et sentir son corps tout tremblant devant l'etre aimée qui vous tourmente l'esprit et vous anime le coeur.

J'ai cette belle illusion ma Belle, de vous voler au temps et au quotidien, pour ne connaitre que ses moments complices à longueur de journée. Que tout le reste ne soit que fadeses et que seuls ses instants nous reunissent.
Que je puisse embrasser vos levres douces, caresser vos cheveux fins, m'enivrer à vous contempler...m'essouffler à vous donner plaisirs et enfants...vieillir à vos cotés. Que ces sentiments que nous partageons nous soudent comme ces metaux precieux et rares qui font des armes incassables et inoxidables, defiant le temps qui passe.

J'ai l'impression d'etre un sacré chanceux...vous toute belle, toute jeune, toute rayonnante à mes cotés. Et mon coeur qui resonne d'une musicalité que je ne lui connaissais plus. Je vous remercie pour tout cela.

A ces mots, je ne pouvais que couvrir Ma Sofja de baisers fous, qui ne pourraient que modestement traduire ma passion.
La nuit n'etait pas finie.

Vous-ai je dis combien de fois j'avais revé de ce moment présent ? Sans penser toutefois à votre jeune age, à votre inexperience présumée des hommes, ni à votre statut de Demoiselle de la Noblesse ? D'avoir imaginé nos coeurs et nos corps entremélés à n'en savoir distinguer l'un de l'autre, à nous endormir rompus de fatigue et de plaisir dans la béatitude...et me reveiller à vos cotés, découvrant votre visage serein et souriant comme premier cadeau du matin.

Pendant ces quelques phrases, ma main, ou plutot avec le bout de mon doigt, je dessinais une ligne imaginaire qui partait du front de Sofja, glissant entre les sourcils, sur l'arete du nez, puis frolant ses levres, effleurant son menton, descendant sur le decolleté de sa robe de nuit...doucement, tout doucement, tres naturellement...j'etais arrivé sur son ventre, y posant ma main. Je ne me rendais pas compte de mes propres gestes. La position allongée que nous avions prises, permettait à la belle robe, de belle etoffe de Sofja, d'epouser parfaitement ses moindres courbures, soulignant sa poitrine ferme, et ce tissu de noble facture semblait etre une deuxieme peau dans la semi penombre de la nuit. Mes yeux ne cessaient de balayer ce tableau magnifique. Ma belle naïade etendue près de moi...je pouvais presque entendre son coeur battre.

Ma main, decidement peu sedentaire, reprit son chemin, descendant plus bas, birfurquant juste ce qu'il fallait sur sa jambe, et le contact de sa peau, juste en dessous du genou m'arreta quelques temps. Cette peau si douce m'invitait à la caresser...mes doigts intrigués, reconnurent lentement chaque parcelle de peau. J'avais enserré delicatement le creux de son genou, mes doigts touchant la naissance de sa cuisse. La chaleur du sang qui battait dans sa jambe me fit realiser de ce que je faisais sans m'en rendre compte.

Oh, pardonnez moi de tant d'intrépidité, j'avais laissé ma main déambuler librement. C'est que...je suis un peu cartographe sur les bords, et votre géographie me fascine depuis...la premiere minute où vous avez posé un regard sur moi, même si mon coeur n'a pas voulu le reconnaitre aussitot.
Je puis oter mes doigts si vraiment vous le me demandiez.
A vrai dire je ne sais que faire, il y a bien longtemps que cette situation ne m'est pas arrivée, et je suis aussi idiot qu'un collégien.

Avec le plus doux des sourires, je me tournai vers son visage, et je lisais son embarras. Elle avait pris ma main, liberant sa cuisse, et l'avait finalement posée sur son coeur en prononcant ces quelques mots..."je ne peux pas". Son corps avait un autre langage...elle tremblait d'emois.

Rassurez vous, je sais lire le désir entre nous, mais nous sommes humains et ce qui nous caracterisent c'est notre capacité à surmonter cela et à reflechir salutairement. Nulle intention de vous voler à cet instant votre...comment dire ? ...votre intégrité de femme.
Dieu merci, vous avez du bon sens au bon moment. Et j'ai plaisir à entendre vos mots. Il n'est tout d'abord pas dans votre interet de perdre cette qualité virginale avant le mariage, et croyez bien, si un jour, j'ai l'immense honneur de vous faire franchir la porte de ma maison dans mes bras, je saurai à cette minute que mon attente n'etait pas vaine. Mon education, même issue d'un milieu modeste, epouse les fondements premiers sur lesquels votre famille et toute honnete personne s'appuient.
Cependant, oui, cependant, ne vous inquietez pas, vous ne risquez pas l'excommunication si je pose ma main...ici...ou là.
Le geste suivit la parole.
Mais je repose ma main sur votre coeur.
Toutefois, rien ne vous interdit si l'envie vous prend, de toucher ma personne où bon vous semblera. Aucune offence en cela. Je verrai cela comme une lecon de choses, une certaine curiosité scientifique.
J'espere vous avoir confortée dans votre réponse. Donc je ne bougerai plus mes mains sauf si vous les deplacez vous meme. Je garderai les secrets qu'elles connaissent à dispenser detente et volupté.
Par contre laissez à mes yeux la liberté de se promener sur le magnifique tableau vivant que vous dessinez, allongée de la sorte.
Le marché vous convient il ?

Pas le temps d'avoir une réponse, qu'un hennissement leger parvint à mes oreilles. Je sursautai, epiant le moindre bruit. La nuit n'avait pas bien commencée, j'avais peur qu'elle se termine mal.
Je me levai donc, m'habillai bien vite, laissant Sofja toute deconfite et inquiete.
J'ouvris la porte lentement, cherchant où etait ce cheval.
M'habituant à l'obscurité, je discernai à present la jument attachée à un arbre. La pluie avait cessé et un croissant de lune se reflettait sur un coin de la selle. Un homme attendait, discret, à peine visible sous le couvert des arbres.
Apres quelques secondes, je reconnais l'homme. Je me tournai vers Sofja m'excusant deja du regard.

"Je dois aller parler à ce cavalier. Je ne suis pas loin, juste à coté si vous avez besoin. Il est mieux que je ne passe pas la nuit dans vos draps, car j'ai de plus en plus de mal à retenir ma nature d'homme."
"Dormez sereinement je veille sur vous. Fermez bien derriere moi."
"A demain, ma Douce Elue".

Je vins baiser son front et sortis aussitot.
Le cavalier se campa sur ses jambes en devinant ma silhouette. La main sur le pommeau de son epée.

"Tout doux Giacomo, dis-je à voix basse."

L'homme me répondit.

"Et bien Marco ! (avec son accent italien tres marqué) Ne te serais tu pas trompé de maison pour dormir ?" Il souriait de sa blague.

"Il n' y bien plus que toi qui m'appelles de la sorte, mon ami . Et ne te moques pas de moi si tu veux bien ! Entre donc, restons discrets. Tu dois avoir des nouvelles je presume